050 - Mettre en œuvre des mesures internationales afin de lutter contre la vente en ligne de produits illégaux issus de la faune et de la flore sauvages

050 - Mettre en œuvre des mesures internationales afin de lutter contre la vente en ligne de produits illégaux issus de la faune et de la flore sauvages

Dernière version dans cette langue: Version pour vote électronique | Publiée le : 03 Oct 2021

PROFONDÉMENT PRÉOCCUPÉ par la grave menace que représente le trafic d'espèces sauvages pour la survie des espèces protégées, les communautés locales et l'état de droit ;

CONSCIENT que l'anonymat relatif du commerce sur Internet et sa facilité d'utilisation favorisent le trafic de tout un éventail d'espèces sauvages et de produits illégaux d'espèces sauvages sur un marché plus vaste que jamais ;

RECONNAISSANT les efforts déployés par l'UICN pour lutter contre la criminalité liée à l'environnement et à la conservation et pour protéger les espèces les plus exposées au trafic ;

RAPPELANT la Résolution 6.070 Criminalité environnementale (Hawai‘i, 2016), qui encourage, notamment, la collaboration entre les acteurs concernés afin d'examiner la criminalité environnementale et le partage des expertises juridique et politique pour la combattre ;

RAPPELANT EN OUTRE la Résolution 6.076 Améliorer les outils de lutte contre les crimes environnementaux (Hawai‘i, 2016), qui demande, en particulier, le renforcement du droit pénal en matière d'environnement ;

SE FÉLICITANT des mesures prises par les Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages sur Internet ;

SE FÉLICITANT EN OUTRE des efforts déployés pour lutter contre le trafic d'espèces sauvages par voie électronique, notamment grâce à l'Action globale sur la cybercriminalité élargie (GLACY+), au Plan d’action contre la cybercriminalité mondiale liée aux espèces sauvages, au premier partenariat intersectoriel réunissant des forces de l'ordre, aux ONG et aux universitaires qui relient les politiques et les initiatives du secteur privé, ainsi qu'à la Coalition mondiale contre le trafic de faune sauvage en ligne, qui regroupe une bonne trentaine de grandes entreprises mondiales d'e-commerce et de technologie ;

NOTANT l'intérêt de la Convention sur la cybercriminalité qui aide les pays à élaborer une législation nationale et fournit un cadre à la coopération internationale entre les acteurs étatiques ;

NOTANT ÉGALEMENT qu'une sensibilisation et une information plus vigoureuses du public grâce aux chaînes publiques, ainsi qu'un échange plus libre de renseignements, d'expertises et des meilleures pratiques entre les parties intéressées permettraient de mieux détecter le trafic d'espèces sauvages par voie électronique, de le déjouer et de le décourager ;

RECONNAISSANT que lorsque les témoins d'actes criminels sont encouragés, notamment financièrement, à les dénoncer (lancer l'alerte), par l'intermédiaire de mécanismes appropriés, au ministère public et aux autres services chargés de faire appliquer la loi, le cas échéant, et qu'ils sont protégés contre les représailles, la lutte contre la fraude en sort renforcée ;

NOTANT avec inquiétude que les autorités de nombreux pays concernés n'encouragent pas et ne protègent pas les lanceurs d'alertes et ratent donc régulièrement des occasions d'identifier et de poursuivre les trafiquants d'espèces sauvages ;

SE FÉLICITANT des mesures déjà prises par certains gouvernements pour lutter contre le trafic d'espèces sauvages par voie électronique, notamment en modifiant la législation, en renforçant les capacités de lutte contre la fraude et en impliquant les secteurs privé, universitaire et non gouvernemental ; et

NOTANT qu'en raison de la croissance du commerce en ligne de marchandises illégales, la période actuelle est critique ;

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN, lors de sa session à Marseille, France :

1. CHARGE le Directeur général, en collaboration avec les Commissions, de faciliter les mesures visant à réduire et éliminer le trafic d'espèces sauvages par voie électronique en :

a. aidant les Membres de l'UICN à organiser un atelier intersectoriel pour examiner les progrès et les meilleures pratiques dans la lutte contre le trafic d'espèces sauvages par voie électronique ;

b. examinant des exemples de législation nationale relative au trafic d'espèces sauvages par voie électronique et en formulant des recommandations sur les meilleures pratiques ; et

c. contribuant aux efforts de sensibilisation au trafic d'espèces sauvages par voie électronique.

2. ENCOURAGE les gouvernements, les organisations intergouvernementales et les autres Membres et parties prenantes de l'UICN concernés, le cas échéant, à mettre en œuvre les mesures énoncées dans le Plan d’action contre la cybercriminalité mondiale liée aux espèces sauvages et dans les Lignes directrices d'INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages sur Internet.

3. RECOMMANDE aux gouvernements d'adopter des modèles de meilleures pratiques en matière de lutte contre la fraude et d'utiliser les Lignes directrices d'INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages sur Internet.

4. DEMANDE aux gouvernements de :

a. renforcer leur législation pour lutter contre le trafic d'espèces sauvages par voie électronique, le cas échéant ;

b. collaborer avec les ministères et tous les secteurs, ainsi qu'avec d'autres pays, afin de pouvoir mieux détecter le trafic d'espèces sauvages par voie électronique, enquêter sur ce trafic et le déjouer ;

c. encourager activement, protéger et soutenir autant que possible les lanceurs d'alerte qui sont disposés et en mesure de fournir des informations permettant de poursuivre ceux qui se livrent au trafic d'espèces sauvages ;

d. encourager les entreprises technologiques à redoubler d'efforts pour lutter contre le trafic d'espèces sauvages par voie électronique ; et

e. sensibiliser leurs ressortissants aux réglementations relatives au commerce des espèces sauvages et aux exigences qui s'y rapportent.

5. ENCOURAGE les gouvernements, les mécanismes de financement internationaux et les Membres de l'UICN à augmenter les ressources affectées à la lutte contre le trafic d'espèces sauvages par voie électronique.

6. ENCOURAGE EN OUTRE les Parties à la Convention sur la cybercriminalité qui ne l'ont pas encore ratifiée à le faire, et les États qui ne sont pas encore Parties à cette Convention à envisager d'y adhérer.

7. ENCOURAGE les membres engagés dans d'autres forums débattant de questions plus amples liées à la cybercriminalité, tels que la Convention sur la cybercriminalité et GLACY+, à examiner comment les mesures prises dans le cadre de ces forums peuvent s'appliquer à la lutte contre le trafic d'espèces sauvages par voie électronique.

8. DEMANDE aux organisations non gouvernementales (ONG) qui sont Membres de l'UICN de surveiller le trafic d'espèces sauvages par voie électronique et de signaler les cas constatés aux entreprises et aux organismes de lutte contre la fraude, et de sensibiliser ceux qui les soutiennent à cette menace.

The internet allows wildlife traffickers to exploit access to a vast international marketplace – one that is borderless, anonymous, and open 24 hours a day, 365 days a year. Disrupting wildlife cybercrime is a critical component to ensure the survival of threatened wild animals and plants.

Research has found thousands of endangered wildlife products and live animals for sale over the internet, such as ivory, rhino horn products, taxidermy, fur and skins from endangered big cats (cheetah, leopard, lion, tiger) and both live big cats and primates (orangutans, gorillas). Studies have also uncovered significant trade in protected live parrots, birds of prey, and numerous reptiles and amphibians.

Investigations by IFAW, TRAFFIC, the Wildlife Justice Commission and others have uncovered such products and live animals for sale on various online marketplaces and social media platforms, worth many millions of dollars. These investigations have been limited in time and in scope, thus these results are just the tip of the iceberg.

Technology companies are a key stakeholder when tackling wildlife cybercrime. In March 2018 The Coalition to End Wildlife Trafficking Online was formed. It unites online technology companies across continents in partnership with experts WWF, TRAFFIC and IFAW to reduce wildlife trafficking online by 80% by 2020. It includes over 30 companies, including some of the most recognized names in technology such as eBay, Facebook, Google, Instagram, Microsoft, Tencent, Alibaba and Baidu.

NGO engagement with companies, including via The Coalition to End Wildlife Trafficking Online, has led to the removal of thousands of suspected illegal wildlife posts. This includes eBay removing or blocking 165,000 listings between 2017 – 2019; Baidu cleaning up more than 276,700 illegal wildlife trade listings, shutting down 44 online groups and banning 94 users permanently on Baidu’s online forums from 2018 to May 2019; and 5,800 WeChat accounts being blocked since Tencent launched ‘Tencent for the planet’ in 2015.

To combat wildlife cybercrime it is essential to create a network to defeat a criminal network. At the Illegal Wildlife Trade Conference in London during October 2018 the Global Wildlife Cybercrime Action Plan was launched in partnership with IFAW, WWF, TRAFFIC, INTERPOL, the Oxford Martin School, and the Durrell Institute of Conservation and Ecology (DICE). The Action Plan aims to enhance cooperation, communication and collaboration across all key sectors, empowering governments, enforcers, companies, intergovernmental organisations, non-governmental organisations and academics to detect and disrupt wildlife cybercriminals.

IUCN’s global convening power and influence is well-placed to further enhance efforts to combat wildlife cybercrime by encouraging the necessary collaboration between sectors. A motion on wildlife cybercrime would also contribute directly to fulfilment of the stated commitment to fight environmental crime by “focusing on the illegal trafficking of flora and fauna” in the proposed IUCN Programme for 2021-2024, under the Programme Area ‘Equitable Governance of Natural Resources’.
  • African Wildlife Foundation - Kenya HQ [Kenya]
  • Association Française des Parcs Zoologiques [France]
  • Association Française du Fonds Mondial pour la Nature - France [France]
  • Cheetah Conservation Fund [Namibia]
  • Environmental Education Center Zapovedniks [Russia]
  • International Fund for Animal Welfare [United States of America]
  • Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères [France]
  • Muséum National d'Histoire Naturelle [France]
  • Natural Resources Defense Council [United States of America]
  • Polskie Towarzystwo Ochrony Przyrody ''Salamandra'' [Poland]
  • The Syrian Society for the Conservation of Wildlife [Syria]
  • Wildlife Trust of India [India]
  • World Wide Fund for Nature - Belgium [Belgium]
  • World Wide Fund for Nature - International [Switzerland]

Hôtes