041 - L’intégrité écologique dans le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020

041 - L’intégrité écologique dans le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020

Dernière version dans cette langue: Version pour vote électronique | Publiée le : 01 Sep 2020

SACHANT que, dans le monde entier, les écosystèmes se dégradent à un rythme sans précédent ;

RAPPELANT que l’intégrité écologique ou son contraire, la dégradation des écosystèmes, est inscrite dans le droit non contraignant (par exemple, la Déclaration de Rio de 1992) et dans les accords internationaux (par exemple, l’Accord de Paris sur le climat) ;

RAPPELANT AUSSI que les Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) se sont accordées sur l’importance de l’intégrité des écosystèmes pour l’atténuation des effets du changement climatique, l’adaptation et la réduction des risques de catastrophe, notamment en adoptant des orientations pertinentes sur l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophe à la 14e réunion de la Conférence des Parties à la CDB (COP14, Égypte, 2018) ;

RAPPELANT EN OUTRE que l’« intégrité des écosystèmes » est mentionnée dans l’Objectif 10 d’Aichi pour la biodiversité de la CDB, sur les écosystèmes vulnérables au climat, et reconnue comme critère normatif des Zones clés pour la biodiversité adopté par le dernier Congrès mondial de la nature de l’UICN (Hawai‘i, 2016) ;

OBSERVANT que la Liste rouge des écosystèmes fournit une approche permettant d’évaluer l’intégrité écologique des biomes et des écosystèmes les plus vulnérables ;

OBSERVANT ÉGALEMENT que les Parties à la CDB adopteront un nouveau cadre mondial de la biodiversité pour l’après‑2020, afin d’orienter l’action en matière de conservation de la biodiversité pour la décennie suivante au moins ;

NOTANT que l’intégrité des écosystèmes fait référence à la présence de populations d’espèces viables et écologiquement fonctionnelles dans un habitat de qualité et de taille suffisantes et que ce concept sous‑tend la conservation de la biodiversité ainsi que d’autres valeurs environnementales, notamment le stockage et le piégeage du carbone et la reconstitution des pêcheries ;

RECONNAISSANT que l’intégrité des écosystèmes est d’importance critique pour les moyens d’existence et l’expression culturelle de nombreux peuples autochtones qui bien souvent dépendent d’écosystèmes intacts ;

RECONNAISSANT EN OUTRE le rôle important que les moyens d’existence et les communautés locales peuvent jouer en maintenant ou restaurant l’intégrité écologique ;

SACHANT qu’il est clairement démontré que les écosystèmes intacts sont les derniers bastions de la Terre pour les espèces dont les populations déclinent dans certaines parties de leur aire de répartition, là où les pressions du développement et de l’exploitation des ressources sont élevées, qu’ils sont de plus en plus précieux en cette époque de changement climatique en raison de leur niveau de résilience élevé et qu’ils assurent des services améliorés pour le bien‑être humain ; et

CONSCIENT que l’intégrité écologique de la planète dépend d’écosystèmes intacts et de la connectivité maintenue entre eux, et en conséquence que le caractère intact, la connectivité et la migration des espèces nécessitent une plus grande coopération internationale et doivent figurer dans tout nouveau cadre mondial de la biodiversité ;

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN, lors de sa session à Marseille, France :

1. DEMANDE aux Membres de l’UICN, aux gouvernements, aux ONG, aux peuples autochtones et aux organisations intergouvernementales de collaborer avec les gouvernements des Parties à la CDB et autres parties prenantes pour faire en sorte que le cadre mondial de la biodiversité pour l’après‑2020 qui sera adopté à la 15e réunion de la Conférence des Parties à la CDB (COP15, Chine) :

a. reconnaisse que le maintien et la restauration de l’intégrité écologique sont d’importance critique et vont de pair avec la prévention de la transformation des écosystèmes, en tant que mesure visant à résoudre les crises de la biodiversité et du climat, à garantir la résilience et à maintenir d’autres valeurs d’importance critique pour le développement durable ;

b. comprenne une cible explicite et mesurable en vue de maintenir les niveaux actuels d’intégrité écologique – voire si possible de les améliorer – des écosystèmes de tous les types (marins, d’eau douce, terrestres), en particulier ceux qui recèlent une riche biodiversité, en garantissant qu’ils soient gérés de manière efficace, à l’échelle pertinente, et éventuellement avec des objectifs spécifiques au biome en matière d’intégrité ;

c. accorde la priorité au besoin vital de garantir l’intégrité des derniers écosystèmes totalement intacts de la planète ; et

d. reconnaisse que, lorsque l’intégrité écologique est déjà réduite, elle doit être protégée contre toute nouvelle perte et, si possible, renforcée par la restauration.

2. APPELLE le Directeur général de l’UICN, et en conséquence le Secrétariat de l’UICN, à promouvoir les éléments des paragraphes 1 a) à 1 d), ci‑dessus, dans les discussions, à les défendre et à donner des avis pertinents concernant l’adoption du cadre mondial de la biodiversité pour l’après‑2020, dans le contexte de la CDB.

The condition of Earth’s ecosystems is declining. Due to humanity’s expanding footprint, the extent of ecosystems that still have high integrity and ecological functionality is dwindling; many are in a partly degraded state and face ongoing declines. The recent IPBES Report highlighted the loss of ecological integrity to be as serious as the conversion of ecosystems. The consequences for biodiversity are clear: increasing species’ declines and extinction due to degradation of critical habitat, compounded by fundamental changes to the climatic environments in which they evolved. There is ongoing decline in critical ecosystem services that underpin the human well-being. The impacts may be especially devastating for Indigenous Peoples and local communities, many of whom depend on high levels of ecological integrity for their food security, livelihoods, and cultural identity.
There is clear evidence that highly intact ecosystems are Earth’s remaining strongholds for biodiversity, and are increasingly critical in a time of climate change due to higher resilience. Compared to exploited and degraded forests, the planet’s remaining intact forest ecosystems support more diverse and robust environmental values and necessary services. These include carbon sequestration, water provision, refuges for imperilled species, and protection of indigenous cultures. Whilst partial restoration may be possible, once intact ecosystems are degraded it is generally impossible to restore them to functionality over reasonable timescales. Also, management-intensive restoration activities are enormously expensive. Thus, the best way to secure these systems in the best condition is to conserve them proactively before anthropogenic impacts start to seriously erode their quality.
Therefore, ecosystem integrity must be front and center in the post-2020 framework. It is in the Rio Declaration and other MEAs, including the Paris Agreement. Parties negotiating the post-2020 framework should ensure that the new targets prioritize the need to secure the ecological integrity of all ecosystems, long term, at or above current levels. The integrity of the last remaining highly intact ecosystems (marine, freshwater, terrestrial) should be conserved as a priority, and, where ecosystems have already experienced damage, they should be protected from further degradation. These measures should take account of the rights and needs of Indigenous Peoples and local communities.
Ecosystem degradation (from pressures including fragmentation, logging, overgrazing, over-hunting, overfishing), is the primary threat to ecological integrity. Current Aichi Target 5 calls for major reductions in loss of natural habitats through decreasing rates of degradation and fragmentation. This target must be improved in precision, clarity and ambition in a post-2020 framework.
Previous IUCN Congresses adopted motions mentioning ecological integrity, but none dealt holistically with the conservation of ecological integrity across biomes and threats, in the context of global biodiversity targets, nor with the need to conserve and manage ecosystems based on their ecological integrity. This motion urges IUCN members and the Secretariat to help ensure that the post-2020 global biodiversity framework include an explicit, measurable target on the protection of ecological integrity in ecosystems of all types, at relevant scales, with priority given to ecosystems with high ecological integrity.







  • Antarctic and Southern Ocean Coalition [United States of America]
  • Association Française du Fonds Mondial pour la Nature - France [France]
  • Center for Large Landscape Conservation [United States of America]
  • Chicago Zoological Society [United States of America]
  • Fondation d'Entreprise Biotope pour la Biodiversité [France]
  • Fundação o Boticário de Proteção à Natureza [Brazil]
  • Fédération des conservatoires d'espaces naturels [France]
  • George Wright Society [United States of America]
  • Re:wild [United States of America]
  • Instituto de Desenvolvimento Sustentável Mamirauá [Brazil]
  • Instituto de Pesquisas Ecológicas [Brazil]
  • Lincoln Park Zoo [United States of America]
  • Natural Resources Defense Council [United States of America]
  • NatureServe [United States of America]
  • Politique scientifique fédérale [Belgium]
  • Sociedade Civil Mamiraua [Brazil]
  • The Nature Conservancy [United States of America]
  • Tour du Valat [France]
  • WCS Associação Conservação da Vida Silvestre [Brazil]
  • Wilburforce Foundation [United States of America]
  • Wildlife Conservation Society [United States of America]
  • World Resources Institute [United States of America]
  • World Wide Fund for Nature - International [Switzerland]
  • Yellowstone to Yukon Conservation Initiative [United States of America]

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