CONSIDÉRANT que les sources sont en soi, et compte tenu des processus hydrogéologiques qu’elles génèrent, d’un très grand intérêt géologique, et se situent parfois dans des régions riches en patrimoine géologique ;

SACHANT que des travaux de recherche récents ont révélé que de tous les écosystèmes terrestres méditerranéens, les sources naturelles sont les biotopes les plus riches en biodiversité chacune d’entre elles abritant plusieurs centaines d’espèces sur une superficie d’à peine quelques mètres carrés, et que ce sont en conséquence des lieux d’importance particulièrement critique ou des « super points chauds » ;

CONSIDÉRANT que ces écosystèmes jouent un rôle écologique essentiel (écosystèmes clés – ‘Keystone ecosystems’) parce qu’ils recèlent la plus grande concentration de richesse biologique dans des pays arides ou semi‑arides, constituent un écosystème diffus soutenant indirectement toutes les communautés aquatiques et terrestres de ces régions où le réseau hydrologique est saisonnier, et sont donc essentiels pour le maintien du patrimoine biologique régional européen, nord‑africain et moyen‑oriental ;

SOULIGNANT que ces écosystèmes sont riches en taxons exclusifs (crénobionte) et sont le seul refuge de nombreuses espèces rares et en danger ainsi que des espèces les plus sensibles, en particulier dans les régions les plus développées de la planète ;

CONSCIENT que les travaux de recherche menés dans différentes régions du monde ont révélé que chaque bastion de petites sources est le résultat d’une longue évolution dans des conditions d’isolement et, de ce fait, constitue un cosmos biologique particulier, unique et différent de tous les autres ;

CONSCIENT qu’il s’agit probablement de l’un des habitats les plus rares et les plus fragiles, menacés par les effets du changement climatique et la surexploitation des ressources en eau ;

ALERTANT au fait que selon certains rapports, les sources disparaissent de façon accélérée et que l’on constate même la disparition de systèmes entiers de sources au niveau territorial ;

ALERTANT EN OUTRE au fait que ce scénario pourrait cacher une extinction biologique silencieuse mais massive dans l’ensemble de la région biogéographique méditerranéenne ; et

RAPPELANT que, dans le cas de la région méditerranéenne, les sources sont l’un des habitats les moins étudiés et les plus négligés et que, de fait – ou pour des raisons d’échelle – elles n’ont pas été protégées dans toute la région par la directive Habitat ou la directive-cadre sur l’eau de l’Union européenne ;